Les règles, aussi appelées ragnagna, anglais qui débarquent, la rivière qui coule rouge et bien d’autres encore…

Enfin bon, beaucoup de blah-blah pour pas grand chose! Je me demande comment on en arrive à donner des surnoms à… ça ? Peu importe! Chère lectrice (ou cher lecteur si toutefois les règles t’intéressent), parlons peu, parlons règles! Je sais que ce sujet est tabou pour grand nombre de personnes, à la fois je le comprends, d’un autre côté pas vraiment. En fait, personnellement, je me demande à quoi bon taire un sujet qui revient sur le tapis tous les mois?

Le cycle menstruel, c’est quoi? Commençons par une indication utile: contrairement à ce que ce mot indique, dans les règles il n’y a pas de règles. Autrement dit, il n’existe pas de cycle et/ou de volume de perte « standard » : chaque individu est unique donc chaque cycle menstruel est unique. Ouuuuf… rassurée? Ah non tu as encore des doutes? Ok, allons plus loin! Un cycle menstruel dure EN MOYENNE chez une femme occidentale 28 jours, soit environ 4 semaines. En résumé, le cycle menstruel a un objectif: que tu sois enceinte. En gros, dans ton corps ça joue un peu le rôle de la grand-mère relou qui réclame des petits enfants à chaque repas de famille. Le cycle menstruel contient deux phases : la phase folliculaire, et la phase lutéale.

  • Phase folliculaire : elle commence au premier jour de ton cycle et dure entre 10 et 18 jours. C’est la phase durant laquelle l’ovaire produit des œstrogènes qui vont provoquer l’épaississement de l’endomètre pour accueillir un futur embryon. (L’endomètre est une muqueuse qui tapisse l’utérus). Pendant ce temps, un ovocyte mûri jusqu’à devenir un ovule fécondable qui, une fois arrivé à maturité, se libère, marquant la fin de cette phase: c’est l’ovulation.
  • Phase lutéale : cette période dure entre 12 et 14 jours et c’est là que le follicule ovarien va se transformer en une glande que l’on appelle le « corps jaune ». Le rôle de ce corps va être de ddélivrer de oestrogènes et de la progestérone qui vont préparer l’endomètre à recevoir l’oeuf en cas de fécondation.

Les règles, d’où viennent-elles? C’est là qu’on arrive au sujet qui nous intéresse vraiment… les règles! Si l’ovocyte est fécondé cela donne lieu à une grossesse. Mais s’il ne l’est pas, nous avons nos règles. Alors, très simplement, si l’ovocyte n’est pas fécondé, il ne va pas se nicher dans l’endomètre. Du coup, le corps jaune ne vas pas propager de progesterone alors les vaisseaux de l’endomètre vont commencer à se contracter et la muqueuse à se détacher. C’est le détachement de la muqueuse qui va provoquer des hémorragies: les règles!

Maintenant que cette partie d’explications est terminée, j’aimerais aborder un sujet qui me tient à coeur tant il m’a occupé l’esprit (et l’occupe encore parfois). Les absences et/ou retards de règles. Il me paraissait important de parler de ça avec toi aujourd’hui car, comme je l’ai déjà dit, au moment où j’écris nous sommes en pleine période de confinement et donc les règles peuvent être un peu chamboulées. En fait, il existe pleins de raisons autres qu’une grossesse qui peuvent expliquer une absence de règles ou un retard. Déjà, sache qu’il n’y a pas d’âge pour avoir ses premières règles et que leur absence peut être du à un retard de puberté. Normalement, tu vis ta puberté vers tes 11 voire tes 13 ans mais cela dépend de beaucoup de choses finalement! Tes origines ethniques, ton état de santé, ta localisation géographique, ton alimentation, ton niveau de sport…

  • Lorsque l’on a pas assez de graisse on ne produit pas assez d’oestrogènes alors notre endomètre ne peut pas s’épaissir donc on ne peut pas tomber enceinte ni avoir ses règles. En fait, c’est un peu comme si notre corps se protégeait lui-même contre une potentielle grossesse et qu’il informait d’un mauvais état de santé. Du coup, il se peut que les filles très minces (maigres) ou très atlhétiques n’aient pas leurs règles avant 16 ou 17 ans sans pour autant que cela soit inquiétant du moment que les autres signes de la puberté sont bien présents.
  • La prise d’une contraception hormonale peut aussi chambouler les règles. En fait, les « règles » que l’on a entre deux plaquettes de pilules sont seulement du à l’arrêt des cachets. Aussi, certaines pilules arrêtent totalement les règles, tout comme l’implant ou encore le stérilet hormonal. On peut aussi avoir des aménorrhées lorsque nous arrêtons de prendre une contraception hormonale car il faut, en quelques sortes, le temps que le corps reprenne un rythme naturel.
  • Le stress / un choc émotionnel : c’est que l’on appelle une aménorrhée psychogène, en fait c’est quand tu stresses tellement que tu n’as plus tes règles tant que la source de ton stress n’est pas éradiquée.
  • Une perte de poids rapide ou un mauvais comportement alimentaire : en fait ici on vise principalement les femmes anorexiques mais aussi les femmes obèses.
  • La prise de certains médicaments: par exemple, je prends des anti-dépresseurs et je sais que l’un des effets secondaires peut être l’aménorrhée.

Finalement, si j’ai écrit tout cela c’était pour vous montrer à quel point il peut y avoir de nombreuses raisons autres que la grossesse de ne pas avoir ses règles. Ce qui est intéressant je trouve c’est de constater à quel point le cerveau est lié à notre utérus, je trouve ça incroyable que le stress puisse stopper nos règles!

Pourquoi les règles sont-elles un sujet tabou et même parfois une honte?

Aujourd’hui, en 2020, je trouve incroyable qu’on représente encore le sang des règles par des liquides bleus dans les publicités pour les protections. Et ce que je trouve incroyable c’est le nombre de personnes qui utilisent encore des euphémismes pour parler des règles. Combien de fois j’ai entendu des gens dire « les trucs », les « ragnagna » et j’en passe! Aussi, de nombreux couples refusent d’avoir des rapports sexuels pendant les menstruations, alors certes c’est leur choix, mais pourquoi? Enfin, pourquoi considérer que c’est « dégueu » alors même que notre libido est souvent plus forte à ce moment-là? Et bien, tout simplement, certaines croyances religieuses dominent encore même inconsciemment et la croyance selon laquelle les règles sont un moment « sale » existe encore! Les règles sont donc associées à un sentiment de honte et les femmes ont tendance à penser d’elles-mêmes qu’il est nécessaire de cacher ses règles et de ne pas en parler de trop.

Pour conclure je te dirai de ne jamais avoir honte d’une chose aussi naturelle et de faire en sorte de vivre au mieux avec. Cependant, sache que ça ne devrait en aucun cas être tabou, au contraire alors libère ta parole et parles en librement: ça n’a rien de sale ni de tabou, c’est juste la nature!

Bisous, pleins

Lulu


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